Focalisés depuis une dizaine d’années sur l’innovation digitale (plateformes, applications…), les investisseurs et les grands groupes regardent de plus en plus du côté des « deep tech », ces start-ups qui proposent des produits ou des services sur la base d’innovations de rupture. Leur potentiel est colossal dans tous les domaines, et les deep tech décollent en Europe depuis 2016.[1]
Selon Pierre-Charles Parsy, vice-président en charge de la transformation digitale chez Royal Canin (ex-directeur stratégique et transformation chez IBM), la rupture technologique est « leur quotidien » soulignée par leur position de leader au niveau mondial en entreprise en publication de brevets. Le démarrage du machine learning a notamment débuté en 1992 chez IBM en utilisant les données de manière massive afin d’en déduire des comportements.
Pour lui, les deep tech ne sont ainsi pas tout à fait nouvelles : c’est un nouveau terme pour faire la différence entre ce que font les start-ups innovantes de ce que proposent les start-ups de rupture surtout dans le domaine informatique.
Or, ces deep tech ne concernent pas uniquement le domaine informatique. Selon BPI, cette expression désigne les startups qui proposent des produits ou des services sur la base d’innovations de rupture. Leur ambition ? S’attaquer à la résolution des grands défis du XXIe siècle : une nouvelle technique pour lutter contre le cancer ou le changement climatique, par exemple. Et tous les domaines sont concernés.
L’intérêt pour les Deep Tech est mondial et la France peut compter sur l’excellence de sa recherche pour briller dans ce domaine.[2]
Cette notion d’écosystème est très bien comprise en France, et est soutenue par la politique nationale, notamment au niveau des start-ups, de la French Tech®[3], des accélérateurs au sein des grandes entreprises comme IBM, et autres incubateurs.
À date, selon Hervé Michel, Président Fondateur du Groupe HERVE spécialisé dans le confort thermique, et Caroline De Mareuil-Villette, fondatrice d’ICOSA – cabinet de Propriété Intellectuelle – la Deep Tech est la rupture de demain, pour laquelle, les futures générations sont prêtes.
Elles se définissent par une rupture technologique forte marquée dans l’usage : l’idée n’est pas de remplacer l’Homme mais de mieux l’aider dans son quotidien, comme lui permettre de prendre de meilleures décisions. Elles ne peuvent fonctionner que si elles sont adaptées au futur.
Selon Pierre-Charles Parsy, la peur d’être remplacé doit être levée en montrant que l’on ne laissera pas de salariés sans emploi bien que leur métier sera supprimé par le progrès technologique et s’orienter vers les métiers de demain. Il y a ainsi un besoin de mettre en place des universités, écoles en interne des entreprises et favoriser les entraides entre générations.
- Nous serions alors dans l’innovation de rupture et non dans l’innovation de cassure qui viendrait bloquer de suite les salariés par ces nouvelles technologies ;
- C’est un progrès pour l’Homme comme l’invention de l’agriculture qui lui a permis de se sédentariser, donne pour exemple, Monsieur Hervé Michel.
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Cet article a été rédigé d’après les échanges d’une table ronde à l’occasion de l’édition Marketing & Innovation du G20 Strategy & Management Summit, organisée par le groupe Leaders League, éditeur de Décideurs Magazine le 17 mai 2018.
[1] https://www.latribune.fr/technos-medias/startups-du-laboratoire-a-l-entreprise-l-essor-des-deep-tech-679148.html
[2] https://www.bpifrance.fr/A-la-une/Actualites/Le-mot-de-la-semaine-Deep-Tech-37852
[3] http://www.lafrenchtech.com/actualite/la-france-en-pointe-sur-la-deeptech
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